Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Indies & Oldies

Shadow Warrior

15 Février 2015 , Rédigé par Laspirateur Publié dans #Oldies, #PC-Mac, #FPS

Shadow Warrior

C’est en 1997 que la talentueuse équipe de 3D Realms lance son dernier FPS avant une longue période de traversée du désert. Un an après la sortie du cultisme Quake ce jeu est passé inaperçu auprès du public de l’époque. Pourquoi ça me diriez-vous ? Voyons ça ensemble dans ce test.

L’histoire n’est pas la chose que l’on recherche en priorité dans un FPS, surtout à cette époque, mais elle a quand même le mérite d’exister. Nous incarnons Lo Wang, un ninja servant les intérêts de l’entreprise japonaise, Zilla’s Corporation. Un jour, Lo Wang apprend que son patron veut contrôler le Japon grâce à des créatures de l’enfer. En désaccord avec son employeur, monsieur Wang décide donc de quitter cette entreprise. Malheureusement pour lui son patron n’est pas quelqu’un de très sympathique et décide de le tuer en envoyant ses démons. Relativement remonté, Lo Wang décide de mettre fin à tout ça, sans l’accord des syndicats de travailleurs locaux, en tuant son ancien employeur. C’est sur ce pitch faisant rêver n’importe quel travailleur détestant son patron que le jeu se lance.

Graphiquement le jeu reprend le moteur maison de 3D Realms, le Build Engine, ayant déjà servi pour Duke Nukem 3D par exemple. Les décors sont donc tout en 3D mais les personnages ainsi que les objets récupérables ou décoratifs sont des sprites 2D. Un an après la sortie de Quake tout en 3D le jeu est graphiquement dépassé, mais il reste quand même agréable à l’œil actuellement.

Les boss sont peu nombreux, mais redoutables

Les boss sont peu nombreux, mais redoutables

Là où se joue la force d’un FPS c’est bien sûr dans son gameplay, et ici nous sommes face a du classique parfaitement maitrisé par des experts du genre. L’arsenal est très complet et va de l’arme de corps à corps au lance grenade en passant par des têtes d’ennemis lançant des boules de feu. L’arme de corps à corps est une excellente idée dans ce jeu, Lo Wang utilise son Katana à la perfection pour trancher les sprites ennemis. D’une efficacité redoutable, il est très jouissif à utiliser dans les salles exiguës. Les armes à feu sont vraiment agréables à utiliser, que ce soit le fusil à pompe ou les doubles uzis, les sensations sont bien présentes et voir les ennemis tomber sous les balles donne la sensation d’être un surhomme. Mais la réalité du jeu revient vite. En effet celui-ci est assez dur, les ennemis font fondre la barre de vie à vitesse grand V si l’on reste face à eux les bras ballants. Quelques armes bien particulières, comme le cœur de démon qui tue les ennemis face à nous ou la tête de gardien qui lance des flammes arrivent à terrasser les ennemis très rapidement mais leur quantité est extrêmement limitée. Quelques passages permettront d’utiliser des véhicules extrêmement puissants, malheureusement ces passages sont trop rares et trop courts.

Une vue a la 3ème personne est disponible, mais assez inutile

Une vue a la 3ème personne est disponible, mais assez inutile

Malgré son gameplay nerveux et vraiment agréable, sortir un jeu de ce type en 1997 était une très mauvaise stratégie de la part de 3D Realms. Même si le jeu n’a pas trouvé son public à l’époque il reste un très bon FPS à conseiller pour tous les amateurs du genre. Tout au long du jeu Lo Wang balance des vannes dans la plus grande tradition des jeux de ces développeurs. Si cette tradition des personnages amusants et blagueurs est une force du studio, et ce même en 1997, il est une autre tradition du studio qui fait tâche à cette époque : pour avancer dans les niveaux il faudra trouver des clefs et des cartes de couleurs pour ouvrir les portes. Cela oblige le joueur à tout fouiller et certaines clefs sont vraiment bien cachées, mais un an après Quake ce genre de fouille obligatoire sent rapidement la poussière, et remettre des zones secrètes dissimulées dans les niveaux n’aide pas à mettre le jeu au goût de l’an 1997.

En remettant le jeu dans son époque de sortie c’est clairement dépassé, mais en tant que FPS en lui-même Shadow Warrior est très bon. Son gameplay, l’univers asiatique assez rare dans les jeux de tir et son humour rendent le jeu vraiment sympathique. La difficulté peut être réglée sur 4 degrés : en difficulté minimum le jeu propose quand même un léger challenge mais si on augmente un peu celui-ci ça se corse très rapidement, et aujourd’hui ça fait du bien de trouver un FPS qui propose un réel défi. Le jeu est disponible sur GoG (Good Old Game) dans une excellente version qui tourne parfaitement sous Windows 8 avec la possibilité de changer les touches, de faire la version shareware du jeu avec 4 longs niveaux s’enchainant très bien ainsi que la version complète offrant 18 niveaux plus courts supplémentaires. Rajoutez les 2 add-on (l’ancêtre des DLC pour les plus jeunes) présents dans le jeu et tout cela donne plusieurs dizaines d’heures de jeu vraiment agréables.

Lara Croft à bien plus de mal que Lo Wang dans ces dédales

Lara Croft à bien plus de mal que Lo Wang dans ces dédales

A la sortie du jeu le journaliste Elliot Chin du magazine américano canadien "Computer Gaming World" lança une polémique en disant que Shadow Warrior donnait une mauvaise représentation de la société asiatique ainsi que de ses entreprises, cette tentative de polémique obligea 3D Realms à sortir un communiqué expliquant qu’ils voulaient uniquement faire un jeu fun à ne pas prendre au sérieux, parodiant les mauvais films de kung fu. Le docteur Anthony Sze-Fai Shiu, actuellement à l’université du Missouri-Kansas City et spécialisé dans la littérature américaine du XXe et XXIe siècles, plus précisément dans les auteurs asiatiques américains, afro américains et dans la culture des ethnies et des populations (!), relança la polémique en accusant 3D Realms des mêmes maux que le magazine tout en rajoutant que les développeurs peignaient un portrait des entreprises japonaises trop traditionnelles et ne pensant qu’au profit.

Malgré les polémiques et son côté technique dépassé pour l’époque Shadow Warrior reste un très bon FPS réalisé par des maitres du genre que tout amateur de FPS old school se doit de faire. Actuellement disponible sur Steam et GOG il serait vraiment dommage de passer à côté.

Shadow Warrior

A découvrir si vous avez aimé Shadow Warrior (1997) :

  • Duke Nukem 3D
  • Quake
  • Blood
  • Hexen
  • Shadow Warrior (2013) : la version remastérisée du jeu

Partager cet article

Commenter cet article