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Indies & Oldies

Kairo

25 Avril 2015 , Rédigé par Aneda Publié dans #Indies, #PC-Mac, #Puzzle-Réflexion

Kairo

Difficile de parler de Kairo comme d’un jeu "normal", de décrire fidèlement l’empreinte qu’il laisse sur le joueur tant celle-ci dépend de sa capacité à se plonger dans ce monde mystérieux. Pour peu que vous accrochiez à son concept, Kairo se révèlera alors comme l’un des jeux les plus marquants auxquels vous aurez joué, grâce à son atmosphère énigmatique et envoûtante.

Difficile également de parler du jeu sans en révéler l’intrigue. Kairo est un monde hors du temps et de l’espace, que vous devez explorer seul pour en découvrir tous les secrets, mais surtout, pour répondre à de nombreuses questions. Qu’est-ce que Kairo ? Quel est sa fonction ? Pourquoi suis-je seul ? Suis-je vraiment seul ? Et quelle est ma mission ?

Autant vous le révéler tout de suite : aucune réponse claire ne sera apportée à ces interrogations. La narration est tout simplement inexistante, à vous d’observer attentivement votre environnement et de vous faire votre propre idée à partir des nombreux indices disséminés tout au long du jeu.

Qui se cache derrière cette étrange silhouette qui semble vous observer ?

Qui se cache derrière cette étrange silhouette qui semble vous observer ?

Dès le début de votre exploration, vous découvrez les immenses constructions de pierre, les cités cyclopéennes qui composent le monde de Kairo, à l’architecture rappelant souvent d’anciennes civilisations terrestres (l’Egypte ancienne, le Moyen Age européen, la Chine impériale, etc), dans une forme épurée. Ces environnements vastes et vides de toute forme de vie abritent d’étranges mécanismes qui semblent attendre depuis des millénaires leur remise en fonction.

Votre champ d’action est restreint et se limite à vous déplacer dans toutes les directions plus ou moins rapidement, sauter (pas bien haut) et observer votre environnement. Cela est toutefois amplement suffisant pour la remise en route de ces mécanismes, nécessitant seulement de vous déplacer dans certaines zones, d’activer des dalles en marchant dessus ou de pousser des objets divers. La majorité de ces énigmes n’est pas d’une grande difficulté, elles n’ont pas pour but de bloquer votre progression dans le jeu, mais uniquement de mettre à contribution votre sens de l’observation et de la logique. Un système d’aide en trois étapes est également présent dans le menu de pause pour vous aider à y voir plus clair si jamais vous séchez. Certaines énigmes facultatives sont en revanche très très difficiles. Pour trouver leurs solutions, vous devrez ouvrir grand les yeux et les oreilles, des indices sont très subtilement cachés. L'une d'entre elle nécessite même d'échanger avec les autres joueurs sur les forums et autres vidéos consacrées au jeu, si vous ne voulez pas passer des heures à essayer au hasard toutes les combinaisons possibles jusqu’à tomber sur la bonne. Bien qu’elles soient facultatives, ces énigmes n’en sont pas moins utiles puisqu’elles apportent des informations bien plus précises que le reste du jeu sur la nature et la fonction de Kairo, sur les évènements qui ont précédé, etc.

Chaque zone est caractérisée par un symbole et une couleur

Chaque zone est caractérisée par un symbole et une couleur

Le jeu est divisé en plusieurs zones dans lesquelles vous devez activer une série de mécanismes pour pouvoir avancer. Chaque salle est surprenante et caractérisée par une couleur et une ambiance particulière, chaque environnement possède une atmosphère propre. L’excellente bande sonore, entre nappes planantes et musique industrielle contribue grandement à la personnalité envoûtante de Kairo (voir lien en fin d’article).

Oui, le monde de Kairo a une personnalité, entre mécanique et organique, et semblait attendre patiemment votre venue depuis des millénaires. L’impression de solitude, les environnements vastes et désertiques, l’ambiance sonore ainsi que l’effet de grain présent dans le jeu, tout ceci contribue à apporter à Kairo une atmosphère cauchemardesque, du moins, au début de votre exploration. En effet, bien qu’angoissant et oppressant à première vue, le monde de Kairo se révèle plutôt rassurant et chaleureux au fur et à mesure de notre progression, de notre compréhension de cet univers et du rôle qui nous est dévolu, et surtout, à partir du moment où l'on comprend que cet univers ne nous est pas hostile. Certains sons ressemblant à des communications radio plus ou moins compréhensibles, plutôt angoissants au départ, deviennent presque rassurants à la fin du jeu, comme si nous étions soulagés d’entendre une voix humaine. Les cercueils que l’on rencontre dans deux salles consécutives, interprétés comme un message funeste au départ, perdent leur connotation funèbre à la fin. Les écrans diffusant des images de guerre et de destruction prennent un tout autre sens lorsque le générique de fin laisse place à une image optimiste accompagnée d’un message porteur d’espoir, et plein de sous-entendus. A méditer.

Enfin un visage familier !

Enfin un visage familier !

Très contemplatif, Kairo oscille entre oppression, claustrophobie et agoraphobie lorsque vous vous retrouvez perdu dans des environnements vastes à vous donner le vertige. Entre cités antiques et phénomènes étranges inspirés de la science-fiction (écrans diffusant la silhouette d’un homme mystérieux, interférences "magnétiques", téléportation, etc.), Kairo cumule les références à la culture et à l’histoire des civilisations terrestres. Mystérieux et énigmatique, ce jeu, si vous vous plongez totalement dans son univers, vous donnera réellement des frissons (ça a été mon cas).

Kairo est plus qu’un jeu, c’est une leçon de philosophie, un poème mélancolique mais néanmoins optimiste malgré tout, une expérience envoûtante qui vous hante même lorsque vous n’y jouez pas.

Kairo

A découvrir si vous avez aimé Kairo :

Côté jeux :

  • Ico, pour l'immensité de ses environnements, son architecture, l'impression de solitude, la nature des énigmes basée sur des mécanismes gigantesques
  • Myst, pour les énigmes (bien que celles de Kairo soient plutôt simples), l'atmosphère
  • NaissanceE, pour les environnements immenses, vides, monolithiques, l'atmosphère mystérieuse et énigmatique

Côté films :

  • Cube, Cube 2 et Cube Zero, pour son atmosphère et la similitude de certains environnements
  • 2001 : l'Odyssée de l'espace, pour l'atmosphère pesante, mystérieuse, la nature du message et la façon poétique/énigmatique dont il est transmis

Côté livres :

  • 2001 : l'Odyssée de l'espace, le roman d'Arthur C. Clarke ayant inspiré le film de Stanley Kubrick
  • Les écrits de HP Lovecraft, pour ses références à d'anciennes cités cyclopéennes et à des civilisations anciennes

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